Armchair Thelemite

A Aleister, mon fils bien-aimé, dont c'est aujourd'hui le vingt-huitième anniversaire.

Amis chers, gens beaux et heureux,

Do what thou wilt shall be the whole of the Law.


Amis chers, la Lecture de ce jour est le Liber AL vel Legis sub figurâ CCXX, chapitre 2, versets 52 à 55.

52. There is a veil : that veil is black. It is the veil of the modest woman ; it is the veil of sorrow, & the pall of death : this is none of me. Tear down that lying spectre of the centuries : veil not your vices in virtuous words : these vices are my service ; ye do well, & I will reward you here and hereafter.

Commentaire : J'écrivais, en 2012 e.v. :

"Il faudrait vraiment se décider à tordre le cou à cet « idéal » heathen de la femme « chaste » – inventé par et pour des sous-humains ou des non-humains, qui débandent en présence d’une femme forte, et donc brûlent, torturent, terrorisent les femmes jusqu’à ce qu’elles renoncent à ce qui fait d’elles des femmes, principalement à toute exigence de satisfaction sexuelle.

"« Vouloir être comblée », à tous les sens du terme, est, évidemment, la définition essentielle de la nature féminine : Natura abhorret a vacuo. Lorsqu’un « homme » est incapable de répondre à cette attente, il élucubre un « idéal » de « femme chaste » (du latin castus, littéralement : « que l’on garde fermé »), donc de femme « close », donc d’anti-femme. Puis il met au point des systèmes absurdes qui contraignent son épouse à se conformer à cet « idéal », ou du moins à l’accepter comme standard de conduite « irréprochable ».

"Les crapulous creeds sont d'exécrables perversions, qui autorisent des « hommes » à qui, en temps normal, une jolie femme ne donnerait même pas l’heure – des hommes pour qui, s’ils osaient l’aborder dans un bar, elle ne gaspillerait pas l’oxygène nécessaire à les envoyer paître (et s’enculer entre eux, puisqu'ils manquent de tendresse) – d'exécrables perversions, dis-je, qui permettent à ces hommes-là de transformer cette femme-là en esclave et en vide-burnes, auquel ils interdisent, par-dessus le marché, de laisser échapper la moindre parole qui ne soit pas ultra-valorisante pour leur égo, c’est-à-dire qui ne soit pas un mensonge – et ces mêmes « hommes » se plaignent ensuite qu'ils vivent avec une bonniche frigide et hypocrite !!!

"Les Charybde et Scylla de la condition féminine sont la Bonniche (la « femme modeste ») et la Roulure (la « femme déchue ») : or, les crapulous creeds exigent ces écueils : l’épouse doit être « modeste » et la maîtresse « roulure » – jamais une femme n'a le droit de se conduire en femme.

"Bien sûr, il n’existe pas de chrétien sincère. La morale chrétienne est un deal tacite entre curie homosexuelle et beta males. Le propre des petites bites est de condamner l’érotisme – le propre de l’incapable est de condamner l’accès de femmes à un poste de pouvoir direct – le propre du pauvre est de stigmatiser la vénalité féminine. Les chrétiens (et Alain Soral) n’ignorent pas comment se recrutent les losers." (Helluvah Holy Guru, février 2012) 

53. Fear not, o prophet, when these words are said, thou shalt not be sorry. Thou art emphatically my chosen ; and blessed are the eyes that thou shalt look upon with gladness. But I will hide thee in a mask of sorrow : they that see thee shall fear thou art fallen : but I lift thee up.

Commentaire : Si je ne l'ai pas dit un trilliard de fois, je ne l'ai jamais dit : Toute épreuve est un compliment.

Et je ne parle, certes ! pas de la chose en Th
élémite de salon (Armchair Thelemite) :
Par la voûte du corps de Nuit ! quelle pluie de compliments j'ai reçue cette année ! 

Notez que j'écrivais aussi en 2012 :

"Le Malheur !... La voilà bien, la QDSR ultime !.. Aucun philosophe, à ce jour, n’a pu venir à bout de cette question simple : si l’univers est parfait, pourquoi la rage de dents ? Pourquoi le mildiou ? Pourquoi les guerres, les famines, les épidémies ? Pourquoi la classe parlementaire ? Pourquoi le rasage ? l’acné ? l’éjaculation précoce ? Pourquoi les impôts ? Pourquoi, en résumé, existe-t-il quelque chose d’aussi éminemment contre-productif que le malheur ?

"Dans le meilleur des cas, les sages concluent à « ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort », et basta ! Mais c’est, tout au plus, un conseil de life coach – un moyen de « gérer » intimement le tragique de nos existences, et qui ne nous apprend rien sur l’origine de l’adversité.

"Les religions, elles, s’empêtrent dans les sophismes, afin de démontrer l’existence d’un dieu bon et omnipotent qui « permet » tout de même Dresde et Hiroshima. Ou bien elles élucubrent un « diable », ce qui règle la question, et justifie les films pleins de nonnes possédées et d’exorcistes jésuites que pond régulièrement l’Opus Dei afin de ramener du monde dans les églises.

"Parmi les porteurs de « révélations », le plus conséquent à ce sujet fut peut-être Gautama... Posant, une fois pour toutes, que le problème du mal était insoluble, il renonça à chercher plus avant, s’assit sous un arbre et se mit à écrire des poèmes émo. Ceux-ci donnèrent naissance au Bouddhisme, dont le fondement dogmatique se résume à : la vie est souffrance, et la seul façon de cesser de souffrir, c’est de cesser de vivre.

"[...] Notre roi Chilpéric (règne 561-584), le « Néron du Nord », fut un jour, lorsqu’il n’était encore que prince, grièvement blessé au cours d’un exercice, par son frère Caribert (futur roi de Paris, r. 561-567). Il souffrait visiblement beaucoup. Un autre de nos princes, Sigebert (« le Grand Loup », futur roi de Reims, r. 561-575), ayant offert d’aller chercher un baume, Chilpéric le pria « d’attendre un peu », expliquant, le visage convulsé par la douleur : « Sigebert, écoute-moi : ce n’est que lorsqu’on souffre que l’on est vraiment vivant ».

"Le fait est que dix-sept siècles de culte des victimes (le « vouloir-mourir » érigé en religion) nous ont un peu éloigné de cette lecture mérovingienne du « malheur » (la souffrance considérée comme manifestation du « vouloir-vivre »), et il n’y a guère qu’en salle de musculation (où courbatures = progrès) qu’elle se perpétue encore.

"La parenthèse chrétienne est refermée, dites-vous ? Mais le culte des victimes n’a jamais été si florissant ! L’apostolat de l’opprimé ! Si tout le monde échoue, c’est à cause d’un tort subi dans le passé. C’est la faute de quelqu’un d’autre. Toujours la faute de quelqu’un d’autre. Une négligence, une violence, un abus sexuel. Un père, une mère, des parents ivrognes. Des fréquentations déplorables. Issu d’un peuple qui a beaucoup souffert. Gay en proie à la discrimination. Emo incompris. Enfant martyr. Échec scolaire. Traumatisé. Tout le monde est une victime. C’est toujours la faute de quelqu’un d’autre. Faire un procès au médecin. Faire un procès à l’enseignant. Faire un procès au patron. Faire un procès à l’entreprise. Faire un procès aux parents.

"Le malheur est [...] l’instrument, par excellence, de la loi primordiale de sélection. La nature n’a pas vocation à « rassembler la famille nationale dans sa diversité et sans exclusive » : elle sélectionne les plus aptes – par l’épreuve, c’est-à-dire par le malheur." (La Chasse Sauvage)

Ainsi donc :

"Pas d'angoisse, — ni en présence de Trogs mâles (moi qui ne vivais, depuis 2018 e.v., qu'en entourage immédiat exclusivement thélémite et féminin), ni quand les Nornes se divertissent à transformer mon existence en gigantesque champ de carnage et chaos informe, ni quand la rigueur divine s'acharne sur chacun de mes pas, ni quand absolument tout va mal — Pas d'angoisse quand je songe à ma situation financière, — actuellement équivalente à celle de Job, — pas d'angoisse à l'écoute des calamiteuses conversations trogs — Pas d'angoisse quand je me demande "ce que j'ai fait au Ciel", ni quand je pense aux hellhound on my trails, ni quand je pense à la captivité — Pas d'angoisse.

"Reviendront le gynécée, la douceur de vivre, l'insolente baraka, le bonheur à tous les plans — la scandaleuse opulence, l'agréable compagnie, la faveur divine, l'impunité totale et le Jardin des Délices — comme il est écrit : < I will hide thee in a mask of sorrow : they that see thee shall fear thou art fallen : but I lift thee up. > (AL 2, 53)" (The lovely Star)

54. Nor shall they who cry aloud their folly that thou meanest nought avail ; thou shall reveal it : thou availest : they are the slaves of because : They are not of me. The stops as thou wilt ; the letters ? change them not in style or value !

Commentaire : Le billet They Stab It With Their Steely Knives But They Just Can't Kill The Beast est le plus important de tous mes écrits, parce qu'il fut publié au paroxysme de l'épreuve, après deux nuits passées dans les parcs, tandis que j'ignorais encore que je coucherais, quelques heures plus tard, dans la plus somptueuse suite d'un 5-étoiles. 

(J'insiste sur le j'ignorais encore : d'aucuns ont prétendu que la morgue et le flegme du billet venaient de ce que je savais déjà, en l'écrivantque je m'apprêtais à une nuit de luxe effréné dans le plus fameux palace d'une célèbre ville d'eaux. C'est rigoureusement inexact : j'ignorais complétement l'heureux tour que prendraient les circonstances, et tâchais de me remettre d'avoir, deux jour plus tôt, marché 50 km sous le cagnard, immédiatement après une semaine entière de grève de la faim.)

55. Thou shalt obtain the order & value of the English Alphabet ; thou shalt find new symbols to attribute them unto.

Commentaire : Je me souviens d'avoir répondu à Frater Y., qui me demandait quelle application pratique donner de ce verset :

"Tu dois apprendre les lettres de l'alphabet de ta langue maternelle, comme un musicien apprend les différents genres de musique se rapportant à l'instrument qu'il a choisi de manière à créer son propre style : ce sont les symboles que tu attribueras à ces lettres qui seront ton œuvre — tu n'ajouteras, évidemment, aucune lettre nouvelle de ton invention à ton alphabet natal — tout ce que tu peux faire, c'est les apprendre toutes, et être capables de créer des mots avec elles — de sorte qu'en vertu du principe : le Livre de la Loi est écrit avec le même alphabet que ma pornographie préférée, tu pourras au moins choisir en connaissance de cause." (Sir Shumule et la Reine de Saba)

C'était le bon temps.

Ce que méditant, allez, amis chers, sous la protection de cette sphère spirituelle dont le centre est partout et la circonférence nulle part et que nous appelons DIEU.

Belle journée à tous.

Love is the law, love under will.

D.

- ☉︎ in 1° ♎︎ : ☽︎ in 14° ♍︎ : ♄︎ : Ⅴⅴⅰⅰⅰ.